Psychologie des Bouddhas.

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La théorie de « l’illimité »

L'illimité est un mystère, puisque nous ne pouvons percevoir, nous qui sommes limités dans le temps, ni son début, ni sa fin, le mystère ne naît ni ne meurt…

Ce mystère est notre chemin de vie…Un chemin sans racines, un phénomène sans origine qui ne se rattache à rien, et qui pourtant se rattache au « RIEN »…et pourtant, il « est »…

Un mystère n’est pas palpable mais exigeant, il nous oblige à nous incliner pour pouvoir l’approcher, nous devons renoncer à le contester, nous avouer vaincu, et, lui donner des marques de respect pour qu’il puisse nous « élever »…

Le mystère nous amène là ou nous devons aller, et pas et plus, là ou nous voulons aller…

Si pour vous, le mystère est un but, vous êtes condamnés…    

Condamnés à vouloir le comprendre, alors qu’il ne peut que se vivre…

Avoir un but, c’est vouloir vous diriger vers une destination définie, alors que le seul but de votre vie, est votre…mort (la fin de votre volonté).

Le mystère est infini, l’être  humain est « fini » puisqu’il naît et meurt,   sauf s’il s’incline devant le mystère, et là, il deviendra infini…

Le mystère « est » un chemin sans chemin. On s’engage sur ce chemin, sans savoir où l’on est, sans vouloir maîtriser la situation.

On avance sans objectif mental – et notre mental ne supporte pas d’être sans objectif –

Quel est le but du mystère ?

Le mystère n’a aucun but, car c’est un état de non-mental. L’objectif du mystère est d’être, simplement d’être …ici et maintenant.

Ailleurs hier ou demain, est le terrain préféré de notre mental, il peut y briller à son aise, et prendre tout son temps pour cela.

Le temps est une invention du mental de l’homme, il n’existe en réalité, qu’une succession de « ici et maintenant », une succession d’éternité.

Nous laisser dériver sur l’océan de l’existence, tel un bateau sans commandes, mais toutes voiles dehors pour aller là, ou le vent nous conduit…

Le but du mystère, est d’être là ou nous sommes déjà, l’objectif est la conscience de chaque seconde, la magie de chaque instant, devant lequel nous ne pouvons que nous incliner en ne nous servant plus du mental pour le comprendre…

Il n’y a rien à accomplir, rien à faire, sinon à trouver cet état dans lequel le but « est » l’instant, sans perception mentale de  où nous sommes, car sinon nous n’y sommes plus…

En fait, nous recherchons un état que nous sommes déjà, et que nous avons perdus du fait de notre éducation, et des conditionnements de vie, cet état est notre nature originelle, sans pensée, sans ressenti, sans imaginaire…

Accepter de mourir mentalement de notre vivant…

Un objectif, ou un but à atteindre nous fait passer à côté de ce que nous sommes déjà…

Oter notre mental qui couvre le mystère de ce que nous sommes déjà originellement…

Chacun de nous est Bouddha, car notre âme tend naturellement à l’ultime si notre mental ne nous en empêchait pas…

La graine devient arbre, car elle l’est déjà…

Notre nature humaine, contient l’essence divine, il ne s’agit pas de chercher Dieu en nous, mais de l’accepter  en nous…

La vie n’est pas un problème, c’est notre mental qui en fait un problème…

Notre mental divise sans arrêts, car il existe et est important en divisant c’est ainsi qu’il acquiert du pouvoir…

La vie est une page blanche, ce que nous écrivons sur la page blanche, n’est plus la vie, mais ce que nous en faisons…

Etre sans forme, changer continuellement, accepter d’être une chose et son contraire, d’aimer et de ne plus aimer, sans pour autant s’attacher à l’idée d’aimer et de ne plus aimer…

Sortir des dualités… dire je t’aime est déjà ouvrir le robinet de l’indifférence, se déclarer heureux, est déjà préparer notre futur malheur…

Etre sans identité…sans vouloir…vivre comme si nous étions morts…

La vie, n’est pas un problème, mais un mystère, qui ne se résout pas mais que nous pouvons devenir en nous inclinant, en acceptant l’idée de ne plus aborder le mystère avec la tête…

Nous pouvons nous dissoudre dans le mystère, perdre notre mental, qui reviendra bien assez vite, au profit du mystère d’un instant de grâce, qui nous amènera dans un monde et une vision du monde totalement différente de ce que nous connaissons déjà…

Notre mental ne pourra plus diviser, il ne verra plus qu’UN, et s’inclinera…plus rien ne sera divisé…

Tout est Un, sauf pour notre mental… La vie est comme Jésus, je suis celui qui « est »… UN…

Mais pour cela, comme nous le disait Khalil Gibran, nous devons être brisés, car nous sommes comme des noix, nous devons être brisés pour être découverts, donc « ouvert »…

Il faut nous occuper de notre mental, le surprendre en flagrant délit d’activité de division, il nous faut l’observer, en devenant le témoin de son activité et il faut impérativement chercher et trouver une personne qui peux nous montrer nos défauts, car ces mêmes défauts sont nos trésors (Bouddha) qui vont nous permettre de rencontrer le mystère en nous…


              " Considère, celui qui te fait voir tes défauts, comme s’il te montrait un trésor "                                                                
                                                                                
Bouddha

           " Nous sommes comme des noix, nous devons être brisés pour être découverts "

                                                                                      Khalil Gibran

Notre maladie fondamentale est de penser que nous sommes notre activité intellectuelle… au dépend de ce que nous pourrions être.

Le chemin le plus court pour « être » est de ne plus prendre notre cerveau pour la quintessence de la réalité…

Texte de Jean Luc Hoffmann